Les taxis du Caire
Par Bernard Savonet le mardi 5 septembre 2006, 00h23 - Lien permanent
Le Caire, c'est 12 à 15 millions d'habitants... le transport y prend donc toute son importance. Et les 13 à 15000 taxis "blancs et noirs" sans compteur sont bien sûr davantage présents que les quelques centaines de "taxis jaunes" à compteur et air climatisé.
Les taxis sont partout. Les Peugeot 504 côtoient des Fiat de construction locale, les Lada et autres
Renault-Dogan. Apparemment il suffit de repeindre sa voiture en blanc et noir,
d'obtenir une licence... et vous voilà dans le business.
Non que ce business soit facile, car les courses sont généralement assez bon
marché: 5 francs livres pour de courtes courses, 10 à 15 pour de
plus longues, et, si vous êtes doué(e) en négociations, 35 livres pour
l'aéroport.
Car puisqu'il n'y a pas de compteur, les prix sont "librement négociables" et donc partiellement à la tête du client (et, en sens inverse, à la tête du chauffeur). Pour discuter le prix... attention à l'Anglais, tant le vôtre que celui du chauffeur; thirty et fourty sont parfois bien proches, tout comme fifty et fifteen (!). Evitez d'écrire, car si vous écrivez un zéro... c'est interprété fort justement comme un 5. Donc... les doigts ou vous montrez les billets (non, non, on ne les donne pas à l'avance!).
Une fois habitué, cela n'est plus trop un problème: on discute le prix avant, et on refuse fermement toute augmentation par la suite. Bien sûr, pour refuser l'augmentation, il vaut mieux avoir la monnaie... et si on ne l'a pas s'arrêter près d'une boutique qui l'aura peut-être.
Bien entendu, il faut se préparer à toutes les ruses au moment de payer: d'abord tout le monde descend, et à ce moment on paye. Avec la monnaie, tout se passe bien: même si le chauffeur veut revenir sur le prix convenu, il n'est pas en position de force. Et s'il veut refuser, il suffit de poser les billets sur le siège avant puis de partir.
Plus compliqué si l'on doit vous rendre de la monnaie. Evitez si possible de donner vore billet tant que le chauffeur ne vous montre pas ce qu'il s'appr^te à vous rendre. Et si vous avez donné votre billet et en attendez le retour, il est plus sage que l'un des passagers reste dans la voiture, le temps que vous récupériez votre monnaie, selon le prix convenu initialement. Et n'oubliez pas de recompter, les "erreurs" sont fréquentes!
Les taxis jaunes, eux, sont une création récente. Voitures récentes, air conditionné, compteur qui marche, chauffeur qui parle plus ou moins l'Anglais. Seul problème: ils ne sont que quelques centaines, appartenant à 3 sociétés. Et si l'on excepte quelques très rares endroits où ils sont "en station"... il faut les réserver par téléphone, généralement deux heures à l'avance... Facile donc de comprendre pourquoi on ne les prend que rarement!
Plus de détail sur le site du CEDEJ sur ce Plan "Cairo-Taxi" et, pour les anglophones, sur le site de l'American Chamber of Commerce in Egypt.
Le GPL. Une grosse partie des taxis a été reconvertie au GPL, ce qui probablement diminue de façon significative la pollution générée par ces mécaniques souvent mal réglées. Le réservoir GPL, c'esune bonbonne dans le coffre du taxi... ce qui explique que l'on ne puisse y mettre de valises, et que ce soit donc la galerie de toit qui en soit chargée. Et quant à l'entrée du réservoir GPL... elle est dans le compartiment moteur, sous le capot. Heureusement que seul le personnel des stations-services assure le remplisssage, car le moteur semble une proximité bien dangereuse!
Commentaires
Il faut ajouter que la plupart des taxis noirs et blancs sont carrément vétustes: portières qui ne s'ouvrent que de l'extérieur, vitres bloquées, sièges défoncés, suspensions hors d'âge, et souvent des pneus lisses qui crèvent. Il n'est pas rare en effet de voir sur le bord de la rue des passagers debout près d'un taxi, attendant patiemment que le chauffeur change le pneu. Certains vieux taxis datent probablement des années 1960 et leur marque est bien difficile à déterminer, tant leur carrosserie a été refaite (une industrie prospère au Caire, où les accorchages et les rayures sont légions). D'autres taxis paraissent avoir plus de trente ans, quand ils en ont à peine quinze, tant l'usage qui en est fait est intensif; souvent ce sont deux ou trois chauffeurs qui se relaient sur un véhicule qui tourne presque 24h sur 24. La vie au Caire ne s'arrête pas la nuit.